FERMETURE DU PAVILLON MONTSOURIS : UN ACCROC DE PLUS A LA POLITIQUE DE LA VILLE DE PARIS

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Parc Montsouris

L’endroit est pourtant magnifique. Arboré, lumineux, verdoyant. Un lieu de promenade unique dans Paris où, l’espace d’un instant, Paris et le tumulte urbain vous apparaissent bien loin…

Et puis le Pavillon Montsouris dont la construction datant de 1889 est remarquable pour son architecture et plus particulièrement sa verrière, rajoutée en 1930, et qui a vu défiler bon nombre de personnalités du monde politique ou des arts.

Yves Courault, le propriétaire actuel de cet établissement dont la réputation culinaire faisait courir le Tout Paris a décidé de jeter l’éponge après 37 années de bons et loyaux services. 37 années, c’est long et puis au moment du départ, cela vous parait bien court.

Alors oui bien sûr, devoir arrêter prématurément l’exploitation de toute activité quelle qu’elle soit est est le risque bien connu et accepté par les chefs d’entreprise. La question n’est donc pas tant de ne pas s’apitoyer sur son sort que de comprendre comment une telle situation a pu se produire.

Les raisons sont connues de tous et ont trait à l’environnement économique peu favorable d’aujourd’hui. Bon nombre de restaurants ont mis la clé sous la porte depuis la période COVID. Les comportements de consommation ont changé mais ce qui a accéléré la descente aux enfers des dirigeants d’entreprise, c’est bien l’arrêt brutal et obligatoire de leur activité que les prêts PGE (Prêts Garantis par l’Etat) n’ont pas compensé. Pire, ils ont été l’instrument même de leur propre perte ; ces prêts ayant été contractés non pas pour financer des investissements mais pour combler une trésorerie devenue exsangue par le fait de décisions politiques absurdes, incohérentes détruisant le tissu économique et social du pays.

A cela, s’est ajoutée l’augmentation du prix des matières premières amorcée au moment de la période COVID (encore elle), accompagnée aujourd’hui par l’augmentation du prix de l’énergie née, dans un premier temps, de choix stratégiques très contestables pour notre pays (énergies vertes contre nucléaire). La crise en Ukraine n’a bien évidemment rien arrangé.

Aussi, dans ce contexte délétère, les commerçants, artisans et professions libérales de Paris sont en droit d’attendre de la politique menée par les occupants de l’Hôtel de Ville une forme de protection afin de ne pas rajouter encore plus de bâton dans les roues.

Or, dans le cas du Pavillon Montsouris, le moins que l’on puisse dire est que les nombreux travaux organisés au sein de la ville ont eu pour conséquence de provoquer la fermeture de nombreux commerces : fortes nuisances sur un temps long, clientèle exaspérée et donc détournée des chemins traditionnels d’achat, absence d’indemnisation de la Ville de Paris pourtant responsable de ces désagréments…

Et cerise sur le gâteau : doublement du prix de la concession par la Ville de Paris. Ils auraient voulu liquider l’établissement qu’ils ne s’y seraient pas pris autrement…

Nous passons sous silence les difficultés liées à l’empilement des normes (environnementales, Bâtiments de France…) et vous comprendrez aisément que la situation de M. Courault n’était plus tenable. Comme pour d’autres établissements encore aujourd’hui d’ailleurs.

Aussi, il est cocasse – pour ne pas utiliser un autre terme – de voir, à l’approche des prochaines élections municipales, les représentants de cette gestion calamiteuse, ceux la même qui ont sciemment détruit le tissu économique de la Ville pérorer sur les aides qu’ils ne manqueraient d’apporter aux commerçants s’ils étaient élus.

Le CNIP PARIS dénonce avec fermeté ce double discours et enjoints l’ensemble des commerçants, artisans, entrepreneurs,n professions libérales à le soutenir pour une autre politique résolument tournée vers le développement économique de la Ville de Paris.

P.MAGNERON

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