DECOUVRIR ET AIMER PARIS AVEC UN PEU D’HISTOIRE – 1ER, 2EME, 3EME ARRDTS : RUE RAMBUTEAU
Rue Rambuteau aujourd'hui
Depuis le Moyen Age, les marchés parisiens ont été déplacés à plusieurs reprises au sein de la capitale. D’abord, dans l’Ile de la Cité, puis en pace de grèv, enfin sur le territoire des Champeaux situé en bordure du « grand chemin de Monsieur Saint-Denis » entouré de murailles auprès desquels « virent s’accoter des logettes que protégaient des auvents, puis deux vastes abris » : les Halles étaient nées.

Après que François 1er les aient fortifiées par de nouveaux bâtiments en 1534, les nouvelles halles subsistèrent ainsi jusqu’à la construction, en 1854, de celles plus récentes par l’architecte Baltard, couvrant l’espace tel un vaste parapluie de fer, destiné à abriter les marchands, les marchandises et les acheteurs.
C’est sur ce site que s’active la plus vieille corporation de Paris, la corporation des Forts des Halles, fondée par Saint-louis en 1250. N’est pas « fort » des Halles qui veut : il faut mesurer au moins 1,67 m, être français et majeur et doté d’un certificat de bonne conduite.
Loin des clichés de « brute » de foire, la sélection passe tout de même par une épreuve de force consistant en un porté de 200 kg sur une distance de 60 m… Mais aussi en une épreuve d’instruction générale d’une dictée et un problème d’arithmétique.

A l’issue, le « fort » exerce sa mission sou l’autorité de son syndic et devient, outre ses activités de manutentionnaire, un auxiliaire de la préfecture de la Seine chargé de la bonne tenue du marché.
Que dire des « poissardes » ? et leur langage disons fleuri… D’ailleurs, avant la Révolution, les poissardes avaient le privilège d’aller offrir un bouquet et leurs compliments au Roi et à la Reine lors du premier de jour de l’An, lors d’une victoire militaire, un mariage…

Tout ce petit monde s’active pour le plus grand bien des parisiens qui leur en sont reconnaissants, à ces métiers indispensables mais quelque peu exotiques aujourd’hui :
- le découpeur chargé de l’épluchage et du découpage des viandes
- le cabocheur qui brise les têtes des moutons
- le gaveur de pigeons qui, pour faire grossir l’oiseau, lui introduit grâce à son souffle eau tiède et grains
- le compteur-mireur qui vérifie la qualité des oeufs
- le bombeur qui aplatit à coup de bâtons le bréchet des canards afin de leur rendre une apparence dodue
- etc..
Une vie parisienne bien dense et chaleureuse !
P.MAGNERON
